L’heure des arbitrages fiscaux et des réformes touche à nouveau la retraite en 2025. Tandis que les gouvernements successifs s’attaquent à l’épineuse question du financement des pensions, les épargnants scrutent avec attention les évolutions du Plan d’Épargne Retraite (PER). Ce dispositif, devenu incontournable depuis son instauration par la loi Pacte, continue d’évoluer sous l’effet des ajustements réglementaires et fiscaux. Mais que faut-il attendre pour cette nouvelle année ? Des incitations renforcées ? Un durcissement des prélèvements ? L’équilibre entre avantage fiscal et contrainte de déblocage semble plus fragile que jamais.
Un cadre fiscal en mutation : entre incitation et contrainte
L’avantage fiscal du PER, pierre angulaire de son attractivité, ne saurait rester figé. 2025 marque l’entrée en vigueur de plusieurs mesures susceptibles d’en modifier l’équilibre. Le gouvernement entend-il renforcer son attrait en assouplissant les plafonds de déduction ? Ou, à l’inverse, durcir la fiscalité à la sortie pour compenser le coût budgétaire de ces incitations ? La question de la déduction fiscale des versements reste au cœur des préoccupations.
Jusqu’à présent, les cotisations versées sur un PER offraient une réduction d’impôt significative, séduisant ainsi les contribuables aux revenus les plus élevés. Or, certaines voix s’élèvent pour réévaluer ce mécanisme, jugé inégalitaire. Une modulation des plafonds en fonction des tranches de revenus serait à l’étude, dans l’optique d’un rééquilibrage plus progressif. Un tel ajustement transformerait considérablement l’intérêt du PER pour certaines catégories de contribuables.
Sur un autre volet, l’imposition des sorties en capital ou en rente pourrait évoluer. La fiscalité des rachats, déjà soumise à des régimes différenciés selon les modalités de sortie, pourrait faire l’objet d’un alignement plus strict. L’objectif affiché ? Encourager la sortie en rente pour assurer un complément de revenu durable et éviter les décaissements massifs. Pour en savoir plus sur la fiscalité du per, rendez-vous sur les sites dédiés.
Le dilemme du rendement : risque ou sécurisation ?
Si le cadre fiscal évolue, le rendement du PER demeure une variable clé dans les arbitrages des épargnants. L’année 2025 s’annonce sous le signe de la prudence, alors que l’environnement économique demeure marqué par une inflation résiduelle et des marchés financiers volatils. Les titulaires d’un PER sont ainsi confrontés à une question épineuse : privilégier les fonds en euros, au rendement modeste, mais garanti, ou s’orienter vers des supports en unités de compte plus dynamiques, mais aussi plus risqués ? L’instauration de nouvelles normes prudentielles pourrait d’ailleurs encadrer davantage la répartition des investissements, afin de limiter les expositions excessives aux fluctuations des marchés.
Certains analystes évoquent également l’apparition de nouveaux véhicules de placement au sein du PER. Les fonds à impact social ou environnemental, plébiscités par une frange croissante des investisseurs, pourraient bénéficier d’un cadre fiscal incitatif. Une manière d’orienter l’épargne vers des projets à long terme tout en offrant des perspectives de rendement attractives.
La portabilité du PER : vers plus de souplesse ?
Autre point scruté avec attention en 2025, la question de la portabilité du PER. À l’heure où les carrières deviennent de plus en plus mobiles, la nécessité d’un dispositif flexible se fait sentir. Si la loi Pacte a déjà amorcé un assouplissement, certains blocages subsistent, notamment en cas de transfert entre contrats ou de rachat anticipé.
Des discussions sont en cours pour alléger certaines contraintes liées aux transferts entre différents types de PER. Une simplification administrative et une réduction des frais de mutation seraient envisagées, afin de fluidifier la gestion des plans d’épargne au fil des parcours professionnels. En parallèle, l’élargissement des cas de déblocage anticipé fait également l’objet d’un débat. Actuellement limités à quelques situations spécifiques — acquisition de la résidence principale, invalidité, surendettement — ces cas pourraient être revus pour inclure de nouveaux motifs, notamment en lien avec des transitions professionnelles.